2.000 Le nombre de décollages quotidiens d’avions commerciaux en France
L'aviation représentait environ 6,8% des émissions globales de la France en 2019. Les carburants verts, les nouvelles technologies, une fiscalité plus juste et la réduction de la demande peuvent nous mettre sur la voie d'un transport aérien plus propre.
Les émissions de gaz à effet de serre provenant de l’aviation contribuent de manière significative au changement climatique. Les avions brûlent des combustibles fossiles qui non seulement libèrent des émissions de CO2, mais ont également des effets non-CO2 fortement réchauffants produits par les oxydes d’azote (NOx) et les traînées de condensation.
Ces effets non-CO2 contribuent au moins autant au réchauffement climatique que le CO2 des avions.
« L'aviation n'est pas sur la bonne trajectoire »
2.000 Le nombre de décollages quotidiens d’avions commerciaux en France
20 millions de tonnes de CO2 Emissions de l’ensemble des vols au départ de la France en 2023.
4,7 milliards € Le manque à gagner pour l’Etat français en 2023 en raison des exemptions fiscales du secteur
L’aviation reste largement subventionnée, de nombreux éléments du secteur – des aéroports en passant par les compagnies aériennes – bénéficiant d’une aide de l’État. En France, les compagnies aériennes sont exonérées de taxes sur le carburant et seuls les vols domestiques sont soumis à une TVA réduite. Selon T&E, en 2022, ces exemptions fiscales ont représenté un manque à gagner de 4,7 milliards d’euros pour l’Etat français. Ces subventions se traduisent par des billets artificiellement bon marché, ce qui a pour effet d’augmenter la demande et de réduire les incitations à une aviation plus durable.
Des carburants plus propres et des changements dans la conception des avions peuvent jouer un rôle essentiel dans la réduction des émissions liées à l’aviation. Toutefois, il convient de privilégier le bon type de carburant. Ainsi, l’utilisation accrue de biocarburants issus de cultures agricoles destinées à l’alimentation entraînerait des effets négatifs tels que la déforestation ou l’augmentation des prix des denrées alimentaires. L’accent doit donc être mis sur les carburants d’aviation durables (“Sustainable Aviation Fuels”, SAF). Il peut s’agir de biocarburants avancés, produits à partir de matières premières qui n’entrent pas en concurrence avec les denrées alimentaires, ou de carburants synthétiques, comme le e-kérosène, produits à partir d’électricité renouvelable.
En 2023, l’UE a adopté le règlement ReFuel EU. A partir de 2025, les avions au départ de l’Europe devront obligatoirement incorporer des SAF : 2% en 2025, 20% en 2035 et 70% en 2050. En plus de cette règle globale, l’UE a également prévu d’accroître la part des carburants synthétiques (qui font partie des SAF) : ils devront représenter 1,2% du carburant utilisé en 2030, 5% en 2035 et 35% en 2050 (soit la moitié des SAF prévus à cette date).
L’UE a mis en place un marché du carbone pour l’aviation, appelé système d’échange de quotas d’émission (ETS), qui reste l’une des rares mesures visant à lutter contre la montée en flèche des émissions du secteur. Dans le cadre du marché du carbone, les compagnies aériennes doivent payer pour leurs émissions générées par les vols effectués dans l’Espace économique européen (EEE). Toutefois, plus de la moitié des permis de polluer des compagnies aériennes sont encore gratuits (leur suppression définitive est prévue en 2026) et tous les vols long-courriers, qui représentent la majeure partie des émissions de l’aviation, ne sont pas pris en compte dans le cadre du marché du carbone.
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