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Trenitalia (Italie), SBB (Suisse) et RegioJet (Rep. Tchèque et Slovaquie) : voici le podium du tout premier classement des compagnies ferroviaires d’Europe établi par T&E (Transport & Environment). Le but de cette démarche : encourager les opérateurs les moins bien classés à s’inspirer des bonnes pratiques des leaders, et pousser les Etats et l’UE à légiférer pour rendre le train plus attractif sur le continent. Ce mode de transport est en effet beaucoup plus écologique que l’avion ou la voiture et représente donc un pilier de la décarbonation des transports.
Dans le détail, 27 compagnies opérant dans 21 pays de l’UE ont été évaluées sur leurs trajets domestiques moyennes et longues distances, ainsi que sur les trajets internationaux pour certaines. Huit critères ont été retenus parmi lesquels le prix du billet, la présence de réductions ou tarifs spéciaux ou encore la fiabilité (ponctualité, annulations…) [1]. Au final, le principal opérateur d’Italie, Trenitalia, obtient la meilleure note globale, tandis qu’Eurostar est bon dernier, plombé par ses prix élevés.
Côté français, la SNCF (évaluée sur les TGV) se classe 5e, notamment grâce à un bon score sur l’expérience voyageur et sa facilité de réservation. Malgré une très bonne performance sur les prix (2e de la catégorie), Ouigo finit à la 25e place, en raison de mauvais résultats concernant les réductions, une absence de politique vélo, et une ponctualité moyenne.
« Ce classement révèle un paysage très contrasté, notamment sur les tarifs pratiqués, explique Victor Thévenet, responsable des politiques ferroviaires à T&E et auteur de l’étude. Seuls six opérateurs obtiennent une très bonne note (supérieure à 8/10) sur le critère du prix des billets. C’est pourtant le nerf de la guerre pour séduire les voyageurs. Mais tout n'est pas de la faute des entreprises. Les États membres et l’UE peuvent agir sur les taux de TVA pratiqués, et sur le coût des péages ferroviaires pour rendre le train plus attractif et accessible à tous ».
Une opportunité pour faciliter les voyages et les réservations
Le classement de T&E intervient alors qu'un consensus de plus en plus large se dégage sur la nécessité d'améliorer les services ferroviaires en Europe. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est récemment engagée à proposer un nouveau règlement sur la réservation et la billetterie numérique unique. Il permettrait aux voyageurs de réserver facilement des billets dans différents pays et auprès de différents opérateurs, sans craindre de manquer des correspondances.
Les travaux sur le prochain budget de l'UE et la future révision de la Connecting Europe Facility (CEF), le principal programme de financement de l'Europe pour les infrastructures de transport, offrent une bonne occasion de cibler également les investissements ferroviaires de l'UE sur la maintenance, la modernisation et la numérisation des infrastructures ferroviaires.
« L'UE vient d'ouvrir une fenêtre d'opportunité pour enfin obliger les compagnies ferroviaires à partager leurs billets avec d'autres plateformes de réservation. Cela permettra les réservations transfrontalières en un seul clic. Avec le déploiement de la norme européenne pour le système de commande et de contrôle ERTMS, qui augmentera la fréquence et la ponctualité des trains, ces réglementations ont le potentiel de rendre le rail plus fiable et plus facile à utiliser. Il est temps pour la Commission de montrer qu'il ne s'agit pas de promesses en l'air » conclut Victor Thévenet.
Note aux éditeurs
[1] Aux trois critères mentionnés s’ajoutent la facilité de réservation (date d’ouverture des ventes, politique d’annulation…), l’expérience voyageur (wagon restaurant, Wi-Fi, vitesse du trajet…), la politique de remboursement, l’existence de trains de nuit et la politique vélo (vélos autorisés à bord, places réservées…). La méthodologie complète est détaillée en annexe de l’étude.
