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Taxe sur les billets d’avion : la France très en retard par rapport à l’Allemagne et au Royaume-Uni

août 29, 2024

En s’alignant sur le niveau de fiscalité pratiqué outre-Manche, la France pourrait engranger 3,5 milliards d’euros supplémentaires par an.

109 € La taxe maximum au Royaume-Uni pour un billet éco sur un vol hors-UE.

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A l’heure où l’Etat français cherche des solutions pour son budget, une nouvelle analyse de Transport & Environment (T&E) montre que le levier de la taxe sur les billets d’avion pourrait être facilement mobilisé pour dégager de nouvelles recettes. Actuellement, chaque voyageur en classe économique paye 2,6 euros de taxe pour un vol France-UE.

Selon T&E, ce niveau de taxation est dérisoire comparé à ceux pratiqués par plusieurs autres pays européens. En Allemagne et au Royaume-Uni, la taxe sur les billets pour les vols intra-européens est quasiment six fois plus élevée qu’en France [1]. La différence est encore plus marquée avec les Pays-Bas, où la taxe est onze fois plus élevée que dans l’Hexagone.

Pour les vols hors-UE, la France est également très loin derrière ces trois pays. L’Allemagne et le Royaume-Uni ont par exemple des niveaux de taxation 10 à 15 fois supérieurs pour ces trajets [2].

« La France est à la traîne sur la fiscalité de l’aérien, constate Jérôme du Boucher, responsable aviation à T&E France. Aligner le niveau de taxe sur les billets d’avion sur celui de nos voisins européens ferait doublement sens : d’une part cela dégagerait des ressources budgétaires significatives dans un contexte très contraint, d’autre part cela enverrait le signal que le secteur doit payer le juste prix pour ses émissions de CO2 et sa pollution ».

D’après T&E, si la France prélevait la même taxe sur les billets d’avion que le Royaume-Uni, elle engrangerait 3,5 milliards d’euros supplémentaires chaque année. En parallèle, l’Etat devrait aussi réfléchir à revoir la fiscalité sur les jets privés, en taxant davantage l’aviation d’affaires commerciale.

« Actuellement, les vols en jets privés opérés par des compagnies spécialisées ne payent pas de taxe sur le kérosène. C’est un non-sens économique et écologique. Il est essentiel que les plus aisés soient mis à contribution à hauteur de leurs moyens » conclut Jérôme du Boucher.

Notes aux éditeurs

[1] et [2] : Les barèmes de la taxe sur les billets d’avion du Royaume-Uni et de l’Allemagne comportent des catégories plus précises que le barème français : le Royaume-Uni distingue par exemple vols domestiques et vols dans la zone économique européenne. Ces deux pays ont également deux catégories distinctes pour les vols hors Europe, avec un critère de distance.

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