33% des bus neufs achetés en France en 2024 étaient électriques.
En conservant le rythme actuel, tous les nouveaux bus urbains pourraient être zéro-émission dès 2027.
33% des bus neufs achetés en France en 2024 étaient électriques.
Une nouvelle analyse de T&E montre que le marché des bus urbains en Europe progresse rapidement pour sortir des carburants fossiles, ce qui marque un vrai succès pour le Green Deal européen. En 2024 en Europe, un nouveau bus urbain sur 2 (49 %) était zéro émission, soit un peu plus que ce que prévoyait T&E (48 %) qui se basait pourtant sur une croissance exponentielle.
L’électrique domine désormais le marché européen des bus urbains
L’électrique domine ce marché (46% des véhicules neufs). Mais 2024 a également enregistré une progression plus rapide que prévue des bus à hydrogène, dont la part de marché atteint les 3% des bus neufs. Si la croissance actuelle se poursuit, 100% des nouveaux bus urbains achetés en 2027 seront zéro émission. La disparition progressive des bus diesel améliorera le quotidien de nombreux habitants, grâce à des rues moins polluées et moins bruyantes.
Marie Chéron, experte e-mobilité pour T&E France, explique : « Le succès des bus à zéro émission est dû à la réglementation européenne, qui a clairement indiqué au marché que les jours du diesel étaient comptés. Les politiques municipales, telles que les zones à faibles émissions et les objectifs de verdissement des flottes, ont également eu une grande influence. En conséquence, le marché des bus urbains évolue beaucoup très rapidement vers le zéro émission et dépasse même le rythme prévu par la directive européenne sur les véhicules propres et les normes de CO2 pour les camions et les autobus ».
La France progresse, moins vite que le reste de l’Europe
Plusieurs faits notables de l’étude :
Dans l’UE, les Pays-Bas et la Finlande font figure de modèle : 100% de leurs bus urbains achetés en 2024 étaient électriques. Hors-UE, cette performance est aussi réalisée par l’Islande.
L’Estonie se distingue par une transition particulièrement rapide : 84% de nouveaux bus électriques en 2024, contre 0% en 2023.
Si on ne considère que les plus gros marchés en Europe (plus de 1000 nouveaux bus immatriculés chaque année), la France se classe en 4e position, juste devant l’Allemagne, mais derrière l’Espagne et le Royaume Uni. Une nouvelle immatriculation sur 3 se fait en électrique dans l’Hexagone, soit bien en-dessous de la moyenne européenne (49%). L’Espagne domine la course au zéro-émission parmi les principaux marchés, avec 57% de modèles zéro émission, juste devant le Royaume-Uni (56%).
Les pays les plus en retard sont la Lituanie (5%), la Hongrie (4%) et la Slovaquie (0%).
La France se distingue en Europe par le grand nombre d’immatriculations gaz (y compris biogaz), avec 39% du marché national.
« Le moindre dynamisme de la France et de l’Allemagne sur les bus électriques peut s’expliquer en partie par l’importance de ces marchés, qui ont de plus gros volumes à convertir, analyse Marie Chéron. Néanmoins, l’exemple de l’Espagne, qui domine la course, traduit l’importance des choix politiques et énergétiques qui sont faits. Lever les freins à l’électrification des bus urbains, qui sont liés à la recharge ou au financement des collectivités, devrait être une priorité conjointe des collectivités et du gouvernement. En complément, la part importante de gaz (biogaz compris) dans les immatriculations devrait faire l’objet d’une vigilance particulière en France. Elle peut devenir un piège pour les collectivités car elle retarde leur transition vers les technologies zéro émissions qui sont d’ores et déjà dominantes sur le marché européen. Ce retard pourrait devenir coûteux ».
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