Les exonérations de TVA et les tarifs réduits des trains de nuit permettent aux Européens d'économiser sur leurs frais de déplacement tout en réduisant les émissions.
Une famille de quatre personnes effectuant un voyage aller-retour entre Bruxelles et Vienne peut économiser jusqu’à 139 euros sur son billet de nuit, soit 15 % du prix au départ. Sur ce trajet aller-retour, les économies d’émissions du train par rapport à l’avion s’élèvent à 1,8 tonne de CO2e pour toute la famille, soit près d’un quart des émissions annuelles moyennes d’un Européen (6,8 tonnes).
Un nouvel exercice de modélisation réalisé par les groupes environnementaux Transport & Environment (T&E) et Back-on-Track a examiné les réductions possibles des tarifs des trains de nuit et montre que deux solutions simples concernant la TVA et les redevances de circulation – le péage que les opérateurs ferroviaires paient pour l’utilisation de l’infrastructure ferroviaire – pourraient avoir un impact significatif sur le prix des billets.
L’étude se penche également sur les réductions de prix pour les passagers individuels. Pour les liaisons Bruxelles-Vienne ou Amsterdam-Madrid, un passager unique pourrait économiser jusqu’à 24 et 65 euros respectivement. L’étude a examiné sept lignes transfrontalières en Europe et a montré que de petits changements dans la manière dont les trains de nuit sont taxés peuvent réduire le prix des billets de 15 % en moyenne pour les voyageurs d’affaires, les voyageurs seuls et les familles.
Victor Thévenet, coordinateur ferroviaire chez T&E, déclare : “Les trains de nuit font leur retour, mais leurs prix sont élevés aussi. L’UE promeut un âge d’or pour les trains de nuit avec le train de nuit parfait Bruxelles-Berlin, mais elle est réticente à réduire les coûts. Pendant ce temps, le secteur du transport aérien continue de bénéficier de généreuses subventions publiques. L’UE a les moyens de rendre les trains de nuit plus abordables pour les citoyens.
Alors que de plus en plus d’entreprises cherchent à réduire les émissions liées à leurs voyages d’affaires, des voyages en train plus abordables seront également essentiels pour les voyageurs d’affaires. Sur le trajet Bruxelles-Vienne, un voyageur d’affaires économiserait jusqu’à 92 euros, soit 19 % du prix de départ, selon l’étude.
Quelques nouvelles liaisons ferroviaires nocturnes ont été lancées en Europe depuis 2020, en partie pour répondre à l’urgence croissante de passer à des modes de transport à faible émission de carbone. Voyager en train est en moyenne 28 fois moins polluant que voyager en avion. Mais les coûts élevés dissuadent souvent les consommateurs. Une enquête réalisée par Europe on Rail en 2021 a révélé que 70 % des citoyens sont prêts à opter pour les trains de nuit si l’offre est “raisonnable”.
La structure des coûts des trains de nuit se compare défavorablement à celle des avions à bas prix, car elle dépend fortement de la distance parcourue. La plupart des coûts des compagnies aériennes sont liés au décollage et à l’atterrissage, de sorte que les trains ont l’avantage sur les courtes distances. Mais ce n’est pas le cas sur les distances plus longues, où les trains doivent supporter des coûts élevés pour l’utilisation de l’infrastructure ferroviaire.
Pour inverser cette tendance, les trains de nuit devraient bénéficier d’une fiscalité plus équitable et de coûts d’infrastructure moins élevés. Alors que l’UE prévoit de publier d’ici la fin de l’année des lignes directrices sur les coûts du transport ferroviaire, l’étude recommande que les trains de nuit en Europe bénéficient d’une exonération de la TVA et d’une réduction des redevances d’accès aux voies.
C’est déjà le cas en France, où les trains de nuit sont définis comme un segment de marché qui devrait être exempté d’une partie des redevances d’utilisation des voies en raison de leur faible rentabilité. C’est également une nécessité pour avoir des liaisons nocturnes vers/depuis Paris.
Pour soutenir le développement des trains de nuit, les États membres pourraient également exonérer totalement les trains de nuit transfrontaliers des redevances de sillon, recommande T&E. C’est le cas en Belgique, où le gouvernement fédéral rembourse les coûts d’accès et d’énergie pour les opérateurs ferroviaires internationaux. Le développement des trains de nuit permet également de maximiser l’utilisation des infrastructures ferroviaires existantes, qui sont généralement fermées ou sous-utilisées la nuit, selon T&E.
Alexander Gomme de Back on Track Belgium, conclut : “L’UE devrait prendre l’initiative de faire des trains de nuit l’option la plus attrayante pour les citoyens désireux de voyager à travers le continent. La suppression (temporaire) des redevances d’accès au réseau ferroviaire en Belgique et l’intention de supprimer également le niveau de taxation des billets de transport public en Belgique sont des mesures à effet rapide.
Le problème demeure, et il devient de plus en plus clair maintenant que quelques téméraires lancent de nouveaux services, les wagons. Les quelques wagons plus anciens qui sont disponibles sont maintenant intégrés dans différents projets. Les ÖBB ont commencé à en construire de nouvelles il y a quelques années, mais elles ne sont toujours pas opérationnelles. Cela signifie que nous devons attendre encore quelques années pour avoir de meilleures voitures de train.”
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