Communiqué de presse

Moins chers et dotés d’une autonomie suffisante d’ici 2035, les nouveaux camions électriques auront l’avantage sur le diesel

octobre 14, 2022

L'Union européenne semble désormais prête à ce que 100% des voitures neuves soient zéro émission en 2035. Pour les camions, dont les émissions continuent de croître, le législateur européen se pose désormais la question suivante : est-il possible d’aller vers un marché du camion neuf 100 % zéro émission ?

Selon une nouvelle étude réalisée par les experts indépendants de TNO pour Transport & Environment (T&E) et son partenaire allemand Agora Verkehrswende, la quasi-totalité des nouveaux camions électriques[1] – y compris les longs courriers – seront moins chers que les camions diesel d’ici 2035. Ils permettront de parcourir des distances équivalentes et de transporter la même quantité de marchandises. Pour T&E, cette étude répond aux doutes persistants sur le potentiel des camions électriques et sur leur capacité à rivaliser avec les camions diesel en termes de coût et de capacité opérationnelle.

D’ici 2035, les camions électriques seront moins cher à l’achat et à l’exploitation que les camions diesel

L’étude démontre que d’ici à 2035, 99,8 % des nouveaux camions électriques seront moins chers à l’achat et à exploitation que les camions diesel, tout en transportant le même poids de marchandises sur la même distance et avec la même durée de trajet. Dans la plupart des cas, les camions électriques, déjà bien avant cette échéance, seront plus avantageux que les camions diesel en termes de coût total de possession. Pour un nombre très limité de camions (0.2% de ventes), un arrêt supplémentaire au-delà du minimum légalement requis, sera nécessaire pour se recharger et terminer la journée. Même en considérant ce coût additionnel, les camions électriques seront toujours plus attractifs économiquement.

Selon Marie Chéron, Responsable des Politiques Véhicules chez T&E : “Le potentiel des camions électriques pour décarboner le fret routier est maintenant démontré : ils vont rapidement devenir moins chers, seront dotés d’une autonomie suffisante et d’une capacité de charge équivalente à celle des diesel. Les législateurs de l’UE peuvent être rassurés et fixer une échéance de fin de vente des thermiques d’ici 2035 : les camions électriques seront plus performants économiquement que les camions diesel d’ici là. Ils permettront aux transporteurs de réduire leurs coûts tout en réduisant leur impact environnemental. Pour les constructeurs européens, l’électrique est la voie à suivre pour conserver leur leadership mondial.”

Jean-Philippe Hermine, directeur de la Plateforme Transition Mobilité (IDDRI) qui a contribué à l’étude souligne: « Il suffit de parcourir les Salons Européens : depuis deux ans les constructeurs de poids lourds redoublent d’annonces concernant les véhicules électriques ou à hydrogène. L’offre de véhicules décarbonés sera incontestablement au rendez-vous pour tous types de parcours. Reste à évaluer la compétitivité de l’offre en termes de coûts et de prestations. De ce point de vue, les résultats de l’étude de T&E sont très encourageants et utiles dans le débat qui s’engage sur la bonne trajectoire de décarbonation du transport routier».

La fin de vente des thermiques en 2035 : un objectif réaliste pour le climat et faisable économiquement

Pour se placer sur une trajectoire qui permet de s’approcher de 100% de ventes zéro émission en 2035, il faudra également mettre en place un objectif de 65% de réduction des émissions de CO2 des camions en 2030.

Si l’on s’en tient aux normes CO2 actuellement en vigueur en Europe pour les camions, 1,3 millions de camions[2] rouleront encore avec des carburants fossiles en 2035. Selon T&E, des normes européennes plus strictes à partir des années 2020 obligeraient les constructeurs à respecter leurs engagements volontaires en matière d’électrification. Aujourd’hui déjà, sur le segment de la livraison urbaine, la plupart des camions zéro émission sont déjà plus performants, en termes de coûts et de capacités, que les camions diesel. Or, la faiblesse des objectifs fixés aux constructeurs limite de fait l’offre disponible pour les transporteurs.

L’étude montre également que l’autonomie des camions électriques permettra bientôt de répondre aux besoins de la logistique et du transport longue distance. En effet, la quasi-totalité des camions de transport de marchandises en Europe parcourent moins de 800 km par jour, ce qui correspond au rayon d’action des camions électriques les plus récents lorsqu’ils sont rechargés pendant les pauses légalement requises pour les conducteurs.

Par ailleurs, les plus gros camions électriques longue distance seront en mesure de transporter le même poids de marchandises que les camions diesel d’ici à 2030, car le poids de la batterie est compensé par la suppression du moteur diesel et par la réglementation européenne qui prévoit une allocation de 2 tonnes supplémentaires pour les poids lourds zéro émission.

La Commission européenne fera une proposition visant à renforcer les objectifs climatiques pour les véhicules lourds dans les mois à venir.

Pour en savoir plus :Etude complète et briefing T&E

[1] Les camions utilisés pour la livraison de marchandises sont appelés ici “camions de marchandises”. Ils se distinguent des véhicules dits “professionnels”, tels que les camions de construction, car dans certains cas, ceux-ci peuvent être plus difficiles à électrifier.

[2] Transport & Environment, Addressing the heavy-duty climate problem, (2022).

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