Communiqué de presse

Les plus gros bateaux de croisière ont doublé de taille depuis l'an 2000

août 8, 2024

Les « Cruisezillas » d’aujourd’hui font passer le Titanic pour un petit navire, explique Transport & Environment

515 Le nombre de bateaux de croisière en service actuellement, 20 fois plus qu'en 1970.

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Les plus grands navires de croisière d'aujourd'hui sont deux fois plus grands qu'en 2000, selon un nouveau rapport de Transport & Environment (T&E). S'ils continuent à croître à ce rythme jusqu’en 2050, les plus gros navires de croisière pourraient atteindre une stupéfiante jauge brute (GT) de 345 000, ce qui les rendrait huit fois plus grands que le Titanic. La multiplication des croisières et l'augmentation de la taille des navires ont un coût environnemental important. T&E appelle les compagnies de croisière à investir dans des technologies vertes afin de réduire leur impact sur la planète et sur la pollution atmosphérique.

L'industrie mondiale des croisières a connu un essor fulgurant au cours des cinquante dernières années. Le nombre de navires a été multiplié par vingt, passant de 21 en 1970 à 515 aujourd'hui. Cette croissance semble sans limite : les émissions de CO2 des bateaux de croisières européens ont augmenté de 17% entre 2019 et 2022, pour s'établir à 8 millions de tonnes [1].

« Les navires de croisière actuels sont de véritables monstres des mers, des Cruisezillas. Ils font passer le Titanic pour un petit navire de pêche, affirme Fanny Pointet, responsable du Transport maritime à T&E France. Jusqu'où cette démesure ira-t-elle ? Dans le secteur du tourisme, l’activité des croisières est celle qui connaît la croissance la plus rapide et ses émissions sont en train de devenir incontrôlables ».

En janvier 2024, le plus grand navire jamais construit, l'Icon of the Seas, a été mis à l'eau. Cette ville flottante comprend 40 restaurants, 7 piscines et peut accueillir 7 600 passagers. Ce géant maritime est plus long que 15 baleines bleues et cinq fois plus grand que le Titanic.



Pour tenter de déminer les critiques liées à des navires toujours plus gros, de nombreuses compagnies optent pour le gaz naturel liquéfié (GNL) en remplacement des carburants classiques utilisés dans le transport maritime, comme le fioul lourd. Les navires alimentés au GNL représentent aujourd'hui 38 % des commandes mondiales de navires de croisière. Bien que le GNL émette moins de CO2 lorsqu'il est brûlé, il libère également du méthane, un gaz à effet de serre 80 fois plus puissant que le CO2. Les rejets de méthane des moteurs GNL peuvent rendre ces navires plus nocifs pour le climat que les carburants traditionnels.

« La vraie solution pour décarboner les activités maritimes repose sur les carburants de synthèse. La croisière est une activité de luxe et les opérateurs doivent assumer la responsabilité de leur impact sur le climat. Faute de quoi, leurs bateaux seront perçus comme des visiteurs indésirables dans un nombre croissant de ports » poursuit Fanny Pointet.

Naviguer uniquement avec des carburants fossiles pourrait coûter beaucoup plus cher d’ici quelques années
Selon une étude de T&E publiée en juin, les carburants de synthèse produits à partir d'électricité bas-carbone pourraient alimenter 4 % du transport maritime européen en 2030. Selon T&E, la disponibilité limitée de ces carburants et de leurs infrastructures de soutage seront moins problématiques pour les navires de croisière. En effet, ces derniers empruntent des itinéraires connus avec des horaires précis, ce qui rend leurs besoins en carburant et leurs horaires de ravitaillement prévisibles et relativement faciles à planifier. T&E invite les opérateurs de navires de croisière à établir des « corridors verts » entre les ports les plus fréquentés.


En outre, il peut également être financièrement avantageux pour les organisateurs de croisières de passer aux carburants de synthèse, rappelle T&E. Depuis le début de l’année, suite à une nouvelle réglementation de l’UE, les navires doivent payer pour le CO2 qu’ils émettent. Les pénalités pour l'utilisation des carburants les plus polluants vont également augmenter progressivement à partir de 2025.

En conséquence, en 2030, naviguer uniquement avec des combustibles fossiles coûtera 13 % plus cher qu’avec un mélange contenant environ 4 % d'e-méthanol (un carburant de synthèse). Ce surcoût pourrait monter à 30 % en 2040 et 80 % en 2050.

Les navires de croisière sont actuellement exemptés des taxes sur le carburant et de la plupart des taxes sur les entreprises et la consommation auxquelles sont soumis les autres modes de transport. Selon l'analyse, une taxe de 50 euros sur les billets rapporterait 1,6 milliard d'euros au niveau mondial. Cela pourrait constituer une source de financement cruciale pour le climat, conclut T&E.

Note aux éditeurs

[1] En raison de la croissance du secteur, les émissions 2023 (données encore non disponibles) seront probablement encore plus élevées.


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