La camionnette électrique moyenne en France est déjà 25 % moins chère au kilomètre.
Les véhicules utilitaires légers (VUL) électriques sont globalement moins chers que les véhicules diesel, selon une nouvelle étude sur le coût total de leur achat et de leur exploitation en France.
Mais l’offre de modèles de camionnettes électriques fait défaut, ce qui explique qu’elles ne représentent que 3 % des ventes en France – loin derrière les voitures électriques à batterie (10 %). Selon Transport & Environment (T&E), qui publie le rapport, l’offre de camionnettes électriques restera insuffisante jusqu’à la fin des années 2020, à moins que les objectifs de réduction des émissions de CO2 des VUL proposés par l’UE ne soient considérablement augmentés.
Selon l’étude, le coût de possession et d’exploitation d’un VUL électrique moyen en France est déjà inférieur de 25 % par km à celui d’un VUL diesel moyen.
L’étude analyse six pays qui représentent 76 % des nouveaux fourgons vendus en Europe : la France, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne, l’Espagne et le Royaume-Uni.
Diane Strauss, directrice de T&E France, déclare : “La véritable contrainte pour l’adoption des camionnettes électriques est le manque d’offre, principalement due à une réglementation laxiste. La présidence française peut pallier au problème d’offre en augmentant substantiellement les objectifs européens de CO2, ce qui obligera les constructeurs de camionnettes à concevoir et à vendre des véhicules zéro émission compétitifs.”
Malgré leurs avantages en termes de coûts et le vif intérêt des clients, l’offre de fourgons électriques n’est pas suffisante pour satisfaire la demande croissante. Les ventes de fourgonnettes électriques augmentent extrêmement lentement – à peine 3 % des ventes de fourgonnettes neuves dans l’UE étaient électriques en 2021, soit une hausse marginale par rapport aux 2 % de 2019. Les règles proposées par l’UE en matière de CO2 en juillet 2022 ne règlent pas les problèmes d’offre. En effet, ces règles laissent inchangés les objectifs fixés pour 2025 et n’obligent pas les constructeurs à augmenter les ventes de fourgonnettes électriques au-delà de 10 % des ventes totales avant la fin de la décennie.
Selon les calculs de T&E, le resserrement des objectifs de l’UE en matière de CO2 au cours de cette décennie permettrait de mettre 1 million de camionnettes électriques supplémentaires sur les routes européennes en cinq ans [1]. Cela permettrait également de réduire les émissions de CO2 de 5,6 millions de tonnes en 2027, soit l’équivalent de la pollution annuelle totale des fourgonnettes espagnoles. Des normes plus strictes permettraient également de réduire la consommation annuelle de pétrole des camionnettes européennes de 7 % en 2027, une étape importante pour mettre fin à la dépendance vis-à-vis des importations russes. Des objectifs plus ambitieux permettraient aux entreprises européennes d’économiser 13,1 milliards d’euros sur la période 2025-2030 grâce à la baisse des coûts d’exploitation des véhicules électriques.
Diane Strauss déclare : “Les camionnettes électriques contribueront à réduire notre dépendance au pétrole, elles permettront aux entreprises européennes d’économiser des milliards d’euros et garantiront une meilleure qualité de l’air dans les centres-villes. Elles sont une solution clé dans la mise en œuvre des zones à faibles émissions. Pour les grandes entreprises, si l’offre est là, le choix se portera assez naturellement vers les VULs électriques. Pour les petits commerçants par contre, l’investissement initial est plus difficile. Le gouvernement français et les régions doivent développer des solutions de leasing attractives, des prêts à taux zéro et une garantie d’Etat.”
T&E appelle les législateurs européens à réhausser à -25% les objectifs de réduction d’émissions de CO2 proposés pour les VUL en 2025, de mettre en place un nouvel objectif intermédiaire de -45 % en 2027, et -80 % en 2030. Le projet de la Commission visant à ce que tous les nouveaux VUL ne produisent aucune émission d’ici 2035 est crucial. La France est le plus grand marché de VUL en Europe. Actuellement à la Présidence de l’Union Européenne, elle joue un rôle crucial dans la détermination des objectifs finaux en été.
Notes aux éditeurs:
[1] Les calculs du nombre additionnel de fourgons électriques vendus et des économies d’émissions CO2, de consommation de pétrole, et des coûts sont basés sur une comparaison entre les objectifs CO2 pour les fourgons plus ambitieux recommandés par T&E et ceux proposés par la Commission européenne. T&E recommande une réduction de 25% des émissions CO2 moyennes des VULs en 2015, de 45% en 2027, et 80% en 2030. La Commission européenne ne propose pas de changement pour l’objectif 2025 (-15%), ni de nouvel objectif en 2027, et propose -50% en 2030.
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