Selon une nouvelle analyse réalisée par Transport & Environment et Clean Cities Campaign, 3,9 millions d'utilitaires zéro-émission devraient être mis en circulation entre 2025 et 2030 sur le marché européen [1]. Cela serait plus que suffisant pour que les grandes flottes d’utilitaires qui circulent dans les grandes villes passent à l’électrique, et contribuent à réduire la pollution de l’air.
La nouvelle offre et les volumes attendus pourraient ainsi permettre de convertir au zéro-émission l’ensemble des 2,4 millions d’utilitaires circulant dans les grandes villes européennes et faisant partie des flottes de plus de 100 véhicules d’ici 2030 [2], ainsi qu’une partie des flottes de plus petites tailles.
« La France et l'Union européenne prévoient des mesures pour accélérer l’électrification des flottes d'entreprises dans un avenir proche. Les utilitaires électriques seront au cœur des débats. Notre étude montre que les législateurs n'ont aucune excuse pour ne pas opter pour des objectifs ambitieux permettant aux grandes entreprises de passer au tout électrique. Le marché des utilitaires électriques est sur le point de décoller », conclut Léo Larivière, responsable transition automobile à T&E France.
La plupart des cas d’usages couverts par les utilitaires électriques
Le marché des utilitaires électriques est en plein essor. L'étude établit qu'à partir de 2026, les modèles électriques seront plus nombreux que les modèles thermiques (48 contre 46). L’analyse montre également que les utilitaires électriques seront moins chers à l'achat que leurs homologues diesel d'ici à 2027, avec l'hypothèse d’une diminution du coût des batteries conformément aux dernières projections de BloombergNEF.
Si l'on considère le coût total de possession (TCO), qui comprend les coûts d'exploitation tels que le carburant et l'entretien, plusieurs études ont montré que les utilitaires électriques sont déjà moins chers que les diesel dans la majorité des pays européens étudiés, lorsque les incitations financières sont prises en compte.
L'analyse révèle que les modèles zéro-émission disponibles aujourd'hui conviennent déjà à la plupart des cas d'usages. Il existe déjà 23 modèles d'utilitaires électriques ayant une autonomie supérieure à 250 km, dont 3 modèles ayant plus de 330 km d'autonomie. Or, les utilitaires d'entreprise parcourent en moyenne seulement 175 km par jour.
Même les trajets plus longs, ceux des livraisons de biens d’entreprise à entreprise (193 km/jour en moyenne) ou d'une entreprise aux consommateurs (254 km/jour) sont couverts par les modèles électriques déjà sur le marché. Les conducteurs n’ont en effet pas besoin de recharger pendant leur tournée.
A partir de 2030, la mise en place de zones à fret zéro-émission devient possible
Les utilitaires électriques joueront un rôle clé dans la décarbonation de la logistique et l’amélioration de la qualité de l’air et la diminution de la pollution sonore dans les centre-ville.
En outre, la nouvelle directive européenne sur la qualité de l'air ambiant (AAQD), plus stricte, et qui entrera en vigueur en 2030, obligera les villes à prendre des mesures supplémentaires et à considérer la mise en place de zone à fret zéro-émission comme une mesure prioritaire en cas de dépassement des limites de pollution de l'air.
Tony Renucci, directeur de l'association Respire, explique : « Les gestionnaires de flotte et les maires de toute l'Europe devraient lire ce rapport. Avec une offre importante d’utilitaires électriques et des prix en baisse, les entreprises auront tout ce dont elles ont besoin pour décarboner leur flotte. C'est une excellente nouvelle pour l'air que nous respirons et le climat dont nous dépendons tous ».
Notes aux éditeurs
[1] Chiffres hors importations, basés sur les projections de GlobalData. Les utilitaires « zéro-émission » incluent les modèles à batterie électrique et ceux à hydrogène (FCEV). Ces derniers resteront très minoritaires : ils ne devraient représenter que 1 % des ventes d’utilitaires zéro-émission en Europe entre 2025 et 2030.
[2] Dans les villes françaises avec ZFE, 30 % des utilitaires sont possédés par des flottes supérieures à 100 véhicules.
